Les vocalises du fauve ne sont plus les mêmes, le refroidissement par air fait perdre du panache métallique à ses cordes vocales. Un peu enroué le fauve ? La sonorité des dernières générations de refroidissement par air, les 993, est résolument plus extravertie. Rentrez-vos mouchoirs on s'y habitue très vite et in fine on reste dans l'esprit GT qui aime rester aussi dans la discrétion et pour les inconsolables l'option PSE (Porsche Sport Exhaust) dans la langue de Shakespeare ou l'échappement Sport dans la langue de Molière (1700 euros à l'usine) votre Porsche retrouve son éloquence au démarrage et quand on la pousse dans les tours. Alors, heureux ? Le coeur du fauve a été épargné et repris dans la 996 : le boxer Flat 6, en porte à faux arrière. Des performances là encore revues à la hausse : on passe de 285 cv pour les dernières millésimes des 993 (jusqu'en fin 1997) à un 300 cv (à 6800 tr/min) plus couillu (Excuse my french !) : 350 Nm à 4400 tr/min. Le 0 à 100 fracassé en 5,2 S. La recette ? le calage de soupapes d'admission et d'échappement variable Variocam et la gestion Bosch Motronic M5.2.2
Délivrée en version manuelle 6, de série, pour les fanas du manche, la boite de la Porsche 996 3.4 est précise et ferme. La version Tiptronic S, pour 2800 euros de plus, est très agréable et parfaitement adaptée à l'esprit balade, dont nous gargarise volontiers le mode automatique de cette dernière. Rappelons les spécificités de la boite à vitesse, qui est "intelligente", grâce à sa mémorisation des 1000 derniers kilomètres parcourus, elle adapte le passage des vitesses, en fonction du profil de conduite : plus cool ou plus agressif, pour mieux faire corps avec son maître, dont elle adopte le caractère. Les chronos du constructeur affichent un 5,2 S sur le 0 à 100 pour la boite méca et un 5,7 S pour la Tiptronic S. A ce niveau-là, cette infime différence n'est pas perceptible. 5 km de vitesse de pointe de plus en méca : 280 km/h, là aussi no comment. À peine 55 kg de plus, pour bénéficier du confort de la boite Tiptronic S, on aurait tort de s'en passer, surtout au vu de l'énorme agrément de conduite que procure cette dernière en ville, et ce ne sont pas les "Mercedistes" et autres inconditionnés de l'automatique qui me contrediront.